[en provenance de "fouille du quartier"]

Sans dire un mot ni même vérifier que les deux hommes la suivaient, elle s'était faufilée par les ruelles du quartier marchand, jusqu'à la bordure de la ville. Devant elle se dressaient désormais de hauts murs de pierre blanche, vestiges d'un bâtiment qui avait dû être majestueux et imposant. Au sol, certaines pierres laissaient encore apparaitre un travail de sculpture d'une qualité que seuls les anciens savaient produire.

Sans une hésitation, elle se glissait entre les colonnes effondrées et les pans de murs béants. Parfois, l'un d'eux restait encore haut et la frêle silhouette de la jeune femme disparaissait au regard, les deux hommes devaient alors hâter le pas pour la suivre. ça et là, des escaliers s'amorçaient. Ceux qui montaient s'arrêtaient bien vite, il ne menaient plus nulle part. Ceux qui s'enfonçaient dans le sol semblaient sans fin, disparaissant dans l'ombre. Elle s'engagea dans l'un d'eux, et descendit ce qui parut être la hauteur d'environ deux étages moyens. Ils arrivèrent dans une cavité creusée à même le sol, close par d'épaisses tentures.

Elle entra, et d'un geste expert, alluma une lampe à huile, avant de laisser retomber les tentures, qui ne laissèrent plus rien filtrer de l'extérieur. Rapidement, elle alluma d'autres lampes et bouts de chandelles qui trainaient, éclairant suffisamment le lieu pour que ses hôtes voient enfin à quoi ressemblait son refuge.

La pièce était petite et pauvrement meublée. Visiblement, elle avait récupéré ce qu'elle pouvait dans les ruines de la ville. Quelques matelas désassorties, des tissus pour masquer la roche des murs et isoler du froid, des coussins aux couleurs et aux matières variées, dont on devinait les nombreuses reprises. Quelques caisses s'empilaient près d'un mur, servant à la fois de table, de chaises et de rangement, support à des objets hétéroclites, coupes ciselées désassorties, couverts précieux.... Sur l'une d'elle était posée une flûte.

Elle posa le baluchon qu'elle avait glissé sous sa cape, et en sortit ses trouvailles du jour... quelques restes de farine, quelques morceaux de bougies, une cruche ébréchée.

Ici... ici tranquille ... dehors.... trop dangereux... la nuit...

Kasparov avait réussi à suivre sans trop de difficulté aelig, devant parfois élargir les passages qu'elle empruntait à l'aide de son épée car sa carrure, plus importante que celle d'aelig, l'empêchait d'emprunter certains tronçons en piteux état. Pour ne pas la perdre de vue, Kasparov pressa l'allure et arriva bientôt à ce qui semblait être les ruines d'un bâtiment qui fût sans doute majestueux et magnifique autre fois comme une académie de magie ou un palais.

aelig entra, Kasparov la suivit. Sans aucune difficulté, malgré la pénombre oppressante, la jeune fille trouvait son chemin et Kasparov devait s'aider de son ouïe et se référer aux bruits des pas de celle-ci pour ne pas se perdre. Alors qu'il s'engagea dans un escalier descendant au sous-sol, Kasparov regarda la pierre blanche, visiblement une pierre calcaire.

"On dirait les même que celle des constructions dans mes souvenirs..."

Kasparov continua de descendre mais bientôt aelig disparu de son champ de vision, Kasparov continua jusqu'à l'endroit où il l'avait perdue de vue et remarque qu'elle avait une sorte de refuge et qu'elle était passée derrière ce qui semblait un drap et devait servir d'isolant thermique. aelig avait fini d'allumer différent lumière et Kasparov lui posa une question.

"C'est ici que tu te réfugies d'habitude?"

Tout en attendant une réponse, il scruta le lieu qui, pour lui, contenait tant de richesse amalgamée qu'il avait du mal à croire ses yeux mais il remarqua que rien ne chauffait la pièce et compris donc l'utilité des nombreux draps pour empêcher la chaleur de s'échapper. Pourtant, pour Kasparov, il devait y avoir un moyen de chauffer cette immense salle, elle devait l'être à l'époque où elle était encore en fonction, et quel était sa fonction? Kasparov garda sa question pour lui en se disant que demain, lorsqu'il fera jour, il pourra distinguer le mobilier restant dans cette salle et deviner son utilité.

(excusez moi pour ce retard, j'étais malade, coincé dans mon lit...)

Dhraan suivait Aelig d'un pas tranquille, sans jamais se presser. Enfin, il suivait plus Kasparov, profitant ainsi des passages qu'il créait grâce à son épée. Pas que la carrure de Dhraan soit aussi imposante que celle de Kasparov, mais cela lui permettait de passer bien à son aise. Sur toute la route, Dhraan n'accelera pas une seule seconde. D'ailleurs, il n'aperçut les ruines de l'immense bâtiment que bien après Aelig ou Kasparov. Dhraan resta quelques instants devant le bâtiment.

*Qu'est-ce qu'un bâtiment comme celui-ci peut bien faire ici? J'en aurais déjà entendu parler... Cependant, il m'est totalement inconnu... Peut-être que ce n'est qu'une illusion, tout comme cette femme... Non, je divague complètement.*

Dhraan eut un petit rire moqueur suite à ses pensées, se trouvant totalement ridicule. Il entra à son tour. Il eut tout juste le temps d'apercevoir Kasparov descendre par un escalier et, enfin, se décida à courir pour rattraper son retard. Il arriva juste derrière lui quand il finit de poser sa question. Le lieu où ils se trouvaient maintenant tous les trois était assez... étonnant. Pas moche du tout, Dhraan le trouvait même assez beau, mais y vivre devait y être vraiment difficile. Du moins, quand on n'en a pas l'habitude. Dhraan se mit à marcher de long en large et posa lui aussi une question, sans attendre qu'Aelig réponde celle de Kasparov.

"Dis-moi... Qu'est-ce qui est si dangereux que cela la nuit? Tu as l'air tellement paniquée de rester dehors... Et puis... Quel est ce lieu?"

*Et si ce qui lui fait tellement peur est ce qui effraye tout le monde à Trodil... Ce dont je n'ai que très peu de doute... Comment cela se fait-il que ce lieu soit protégé? Je ne me suis que rarement posé aussi peu de questions... Mais au moins pour une fois elles sont claires!*

(Toi aussi?)

(Et oui ^^ Toi aussi?)

Elle les regarda, intriguée par leurs questions.

Ici... ici pas de danger... "ils" ne voient pas la lumière.

Elle désigna d'un geste les lourdes tentures qui fermaient la pièce, puis l'escalier qui s'enroulait derrière, qui, effectivement, ne risquaient pas de laisser filtrer le moindre rayon.

Je... je me suis installée ici pour ça... il ne faut pas sortir la nuit, c'est trop dangereux...

elle ne savait pas en expliquer plus, juste qu'il ne fallait pas sortir la nuit car "ils" envahissaient la ville et ses ruines.

(Et oui Mic.)

Kasparov regarda l'agencement de la pièce et compris que personne ne pouvait voir la lumière à moins de descendre l'escalier. Kasparov s'approcha d'une des lampes et regarda la lumière...

Comment était-il arrivé là? Kasparov se rappelait vaguement une pièce fermée, il avait sortit son épée... Créer une issue à l'aide de sa lame, sortir de la ville, quelque chose bloquait la route... Il avait réussi à forcer le passage... Il avait fait une longue marche de nuit puis avait rencontré Dhraan ensuite ils ont arrivé dans la ville et se sont séparer... Puis il avait trouvé aelig et puis il était arrivé ici.

"aelig, ceux qui sont là, dehors... Ils ne descendent jamais ici?"

Kasparov sortit ses armes qu'il déposa à côté de lui.

"J'espère qu'elles resterons là, mais je les sors pour les avoir sous la main si jamais les autres viennent."

Dhraan écouta attentivement la courte phrase que dit la jeune femme. "Ils"? De qui voulait-elle bien parler? Une chose sans nom, indefinissable, ou simplement quelque chose qu'elle n'osait pas définir à cause d'un trop grand choc? Cela ne lui suffisait pas de savoir si peu, il decida de pousser plus loin l'interrogatoire, même si Aelig n'apprécierait peut-être pas. Si elle ne voulait pas raconter, Dhraan insisterait. Si elle ne savait pas répondre, ce qui était improbable, car elle avait forcément vu ce qu'il avait du se passer, il recommencerait un peu plus tard. A nouveau sans prêter attention à attendre qu'Aelig réponde à la question de Kasparov, il demanda:

"Ils? De qui parles-tu? A quoi ressemblent-ils? Que font-ils? Où vivent-ils? Est-ce eux qui sont responsables de ce qu'il s'est passé à ce bâtiment et à cette ville? Pourquoi ne sortent-ils que la nuit? C'est vraiment important."

Il ne s'attendait pas à ce qu'elle réponde sans avoir une bonne raison, et décida alors d'un peu expliquer ses raisons. Sans trop en dévoiler, et en cachant des détails sur ses vraies raisons, mais il allait être tout de même assez honnête.

"Oui, c'est vraiment important. Je recherche des êtres bizarres, qui ont fait pas mal de problèmes partout autour de moi. J'aimerais avoir un maximum d'informations sur leurs méthodes, leurs lieux de vie, leur apparence et des tas d'autres choses. Je ne dis pas qu'"ils" sont ceux que je cherche, mais si ils le sont, cela me serait très utile."

Une idée vint alors à l'esprit de Dhraan. Une idée un peu ridicule, certes, une idée que les deux personnes avec lui allait désapprouver, bien sûr, une idée dangereuse, mais une idée qui le fixerait sur la suite des évènements. Pour savoir si il devait partir immédiatement ou si il lui serait utile de rester un peu.

"Tu connais bien la ville, pas vrai? Pourrais-tu m'amener à un endroit où ils sont souvent, cette nuit? Je comprendrais si tu ne veux pas, bien sûr. Mais je ne peux pas y aller seul, car je me perdrais. Et j'ai donc besoin de quelqu'un connaissait les lieux. Je pense qu'en fait, cela pourrait bien plus m'avancer... Mais si tu as d'abord des réponses à mes questions, donnes-les moi, ok? Cependant, prends tout ton temps si il est difficile pour toi d'y répondre. Je sais à quel point cela peut être douloureux. Enfin, je ne le sais pas personnellement, mais j'ai déjà vu pas mal de gens qui ont eu des difficultés..."

Il fit l'un de ses plus beaux sourires à Aelig, espérant que cela puisse un peu l'influencer sans cependant y croire une seconde. Il attendit alors, croisant les doigts pour une réponse favorable.

» Fouille du quartier.